Toutes les larmes de mon corps

Chants | Matthieu Rialland | 16 février 2006

A la licorne, au cul des belles étrangères, à la santé du portier du royaume des songes, je lève mon verre, je bois la liqueur de la vie, la crème de l’existence, et je chante, et je crie sur les toits joies et peurs, je crois, je prie, je bois !

Aux miracles d’antan, aux anciennes chimères, à la santé de nos aïeux morts à la guerre, je lève mon verre, je bois l’élixir de l’histoire, tous les pastis de six générations, et je chante, et je crie sur les rois joies et peurs, je crois, je prie, je bois !

Aux faibles d’hier, aux nouveaux pauvres riches, à la santé du revanchard et de ses coups de dents, je lève mon verre, je bois du petit lait au cul du pigeon, le sang des toujours plus humbles, et je chante, et je crie sur les croix joies et peurs, je crois, je prie, je bois !

A la vie, au présent, aux merveilles qui nous tendent les bras, à la santé de l’homme de progrès et de son monde meilleur, je lève mon verre…

Et au pied des hauts murs toujours mieux défendus de notre univers, j’irai pisser toutes les larmes de mon corps.